Macron n’a de cesse de fustiger Viktor Orbăn, Premier ministre Hongrois et Matteo Salivini, ministre de l’Intérieur italien, déclarant, par exemple en août dernier : « je ne céderai rien aux nationalistes et à ceux qui prônent ce discours de haine », faisant référence au refus de ces deux hommes politiques de mettre en œuvre la politique migratoire prônée par l’Union européenne. Les désaccords de ces dirigeants politiques européens concernant la politique migratoire voulue par l’Union leur valent donc le qualificatif de « nationalistes » et leurs discours celui de « haine ».
Dans le même temps, Emmanuel Macron vient de faire légèrement modifier le logo de l’Élysée en lui adjoignant une croix de Lorraine, juste avant d’éditer de nombreux produits dérivés à la vaille des journées du patrimoine et à quelques mois des célébrations du 50e anniversaire de la mort du Général de Gaulle. Or, chacun le sait, le Général avait fait de la croix de Lorraine son emblème.
Cette référence à De Gaulle et l’appropriation de son emblème par le Président de la République est à rapprocher de la politique européenne de la France. Une politique qui fustige les nationalismes, qualifiés de « replis identitaires », de refus de l’autre et assimilés à des politiques d’extrême droit. En effet, il convient de se rappeler la position du Général de Gaulle concernant la construction européenne :
« Je ne crois pas que l’Europe puisse avoir aucune réalité vivante si elle ne comporte pas la France avec ses Français, l’Allemagne avec sas allemands, l’Italie avec ses Italiens, etc., etc. Dante, Goethe, Chateaubriand appartiennent à toute l’Europe dans la mesure même où ils étaient respectivement et éminemment Italiens, Allemands et Français. Ils n’auraient pas beaucoup servi l’Europe s’ils avaient été des apatrides et qu’ils avaient pensé et écrit en quelque espéranto ou volapuk intégré. »
Bref, ce n’est un secret pour personne, mais, comme il le dit lui-même dès le début de cette vidée, de Gaulle est partisan d’une Europe des nations et adversaire de l’Europe supranationale.
Un nationaliste, en somme, dont Macron récupère le symbole pour mieux vendre son projet d’Europe supranationale et antidémocratique.
Vous avez la nausée ?