On notera tout d’abord ces éléments de langage que je pointe régulièrement dans mes posts et qui tendent insidieusement à décrédibiliser les gouvernements et les politiques qui refusent d’accompagner la marche du monde telle qu’elle nous est proposée par les pouvoirs en place. Ici, c’est par l’emploi du terme de « populisme » et son association avec le participe passé « touché », au sens de « affecté par », qui suggère que le populisme est une maladie.
Pour une fois, l’article se penche sur l’origine du populisme et admet qu’il est le produit d’une crise de la mondialisation.
« Le populisme s’inscrit dans un mouvement de retour des nations, de fin de l’hégémonie américaine et d’avènement du monde multipolaire. Nul ne prétend aujourd’hui revenir à l’autarcie. Mais nul ne peut supporter de se voir imposer des règles et des normes de l’étranger. La globalisation se meurt, espérons le retour à des formes de coopération interétatiques », conclut Jacques Sapir. Finalement, rien que des choses souhaitables.
Mais c’est sans compter sur ceux qui ne peuvent s’empêcher d’y voir un « repli sur soi », voire l’émergence d’« empires fermés » (Philippe Moreau Desfarges), quand il ne s’agit pas du « refus de l’autre, de l’étranger », autrement dit une forme de racisme.
Ne peut-on plus simplement y voir le fait que les peuples – pas uniquement ceux des pays, mais également ceux des régions au sein des pays – tiennent à leurs traditions, leurs coutumes, leurs héritages, leurs cultures, bref, tout ce qui fait qu’ils sont ce qu’ils sont et que nous avons tant de plaisir à découvrir quand on voyage.
Dans on émission « rendez-vous en terre inconnue », Frédéric Lopez et un people nous invite à découvrir un clan, une tribu, un village à l’autre bout du monde qui lutte pour préserver tous ces éléments contre les effets délétères de la mondialisation. Nous sommes émus par ce combat qui nous semble juste et il ne nous viendrait pas à l’idée de considéré cette lutte comme négative, réactionnaire, voire signe d’un repli sur soi ou d’un refus de l’autre. Pourquoi alors le considérer comme tel lorsqu’il émane des peuples européens ?